L’ostéopathie crânienne

 

 

La petite histoire veut que l’ostéopathie crânienne soit née un jour de 1899. William Garner Sutherland, journaliste venu s’informer sur cette première école d’ostéopathie fondée par A.T. Still à Kirksville Missouri, se prend d’intérêt pour l’ostéopathie et décide d’en suivre la formation.

Alors qu’il déambule devant la vitrine où sont rangés les ossements servant de support aux cours d’anatomie (lors de sa deuxième et dernière année), il tombe dans un abîme de réflexion devant un crâne dit « éclaté » :  tous les os formant le crâne ont été soigneusement séparés, puis ré-assemblés, en laissant un espace à la place de chaque suture afin de bien différencier chaque os.

Il lui apparaît comme une évidence que les écailles des deux temporaux sont similaires aux ouïes d’un poisson et que ces os permettent un mouvement, une respiration ! Il appelle cela « l’idée folle », tellement folle qu’il la chasse  de sa tête pendant presque 10 ans. Mais cette idée ne cessant de s’imposer à lui, il décide de démontrer qu’elle est fausse. En effet, à l’époque (comme souvent aujourd’hui d’ailleurs…), on considérait que les os du crâne étaient soudés et ne pouvaient autoriser aucun mouvement.

Il s’attelle donc, en payant de sa personne, à réfuter cette idée folle. Pour cela, il étudie de nombreux crânes sur lesquels il constate que les sutures entre les os sont de véritables articulations avec des biseaux, des indentations, tout cela ne pouvant permettre qu’une seule sorte de mouvement. Parallèlement, il met au point une sorte de casque lui permettant de bloquer tel ou tel os de son crâne. Ce traitement qu’il s’inflige met en évidence de nombreux troubles induits par cette restriction de mobilité de sa boîte crânienne : nervosité, dépression, mais aussi troubles digestifs…

Malgré tous ses efforts, il doit se rendre à l’évidence : sa théorie tient la route. Il établit donc un modèle de fonctionnement des os du crâne les uns par rapport aux autres qui, lorsqu’aucune perturbation n’intervient, donne un mouvement global d’ expansion-rétraction perceptible à toute main un tant soit peu entraînée. C’est l’analyse de ces perturbations qui permet le traitement en ostéopathie crânienne.

Par la suite il formera sur la fin de sa vie des étudiants dont Rollin Becker qui poursuivra le travail de Sutherland. Il montrera notamment que le mouvement d’expansion-rétraction est perceptible sur l’ensemble du corps, pas seulement au crâne et au sacrum. Avec toute l’expérience accumulée au cours des investigations, Sutherland travaille alors de manière très subtile. Son crédo : permettre au corps de s’exprimer.

« Allow physiologic function within to manifest its own unerring potency rather than apply a blind force from without.« 

« Permettre à la fonction physiologique intérieure de manifester son infaillible puissance plutôt que d’appliquer une force extérieure aveugle. »

Cela résume parfaitement ma pratique aujourd’hui.

 

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